Wil le fanzine c'est terminé au numéro 22...

Début 2004 sort le dernier numéro de Wil. Alors que je viens d'ouvrir une boutique de disques à Beauvais. Je 'nai donc plus le temps ni la force de sortir ce papier. Wil reste cependant un webzine avec régulièrement de nouvelles chroniques de disques . C'est quoi WIL ?
Wil est l'abréviation de Walked in line Records, le label créé en 1995 par Chris du groupe Soup Toxic. Le fanzine est la première activité du label picard est deviendra une référence dans la scène alternative. Wil est un fanzine imprimé offset 40 à 60 pages(colones, textes, chroniques, interviews). Il contient également un vrai CD audio sampler bourré à craquer. On y retrouve la plupart des groupes interviewés dans le zine + quelques nouveautés, des textes d'humeur et des centaines de chroniques.

Chronique de Wil dans Maximum Rock'n'roll #209 Octobre 2000
Wil is a French zine Offset 40 to 60 pages with interviews, colonnes, reviews, artworks, mailorder + a free full CD sampler... "French Riding on the arty hardcore side, with a sparse, pretty layout and lots of narrative, this zine includes a compilation CD and interviews are succinct and present the bands'responses to a number of select topics, which makes them much more appealing to read(since they are obscure). Solid record review section too."

WIL fanzine n°22


CD sampler 26 groupes (28 pages seulement!)
Interviews : Killing Joke, Gogol Premier, Therapy?, Bomb Factory, Dickybird, Bosstuneage Rds/Benny, The Elektrocution et Malkovich
Sur le CD sampler : Gogol, Warum Joe, Benny, Lucas Trouble, The Hillside Stranglers, The Elektrocution, The good time charlies, The Dontcares, No grace, 86it, Malkovich, Dickybird, Bomb Factory, Therapy?, Scorefor, The Gone Overseas, Me, myself and I, Atomic Garden, Ravi, Side Issue, Twisted Minds, La Motta, Despistado, TangZonga Twilight, ORG

EDITORIAL

(Edito lumineux pour lucioles éclairées)
Photo : Berbard de FTBX

Bon, j'y suis dans ma boutique, mon petit disquaire transformé en bar clandestin si j'en crois déjà les rumeurs qui circulent ! Il est situé à 100 mètres de la cathédrale de Beauvais. En espérant qu'elle tienne debout encore longtemps parce que vu que c'est la plus grande du monde il ne faudrait pas qu'elle tombe sur moi… En plus, je viens juste de commencer ça serait trop con ! A ce moment précis, je pense à Populous et à mon vieux C64 quand j'étais plus jeune, les adeptes se souviendront. Mais franchement, je me demande encore ce qui m'a pris cet été de monter ce projet. En tout cas, je vais peut-être enfin vivre ou survivre de la musique et surtout me concentrer à 200% pour elle. J'ai donc arrêté le catalogue Wil pour ne pas me mélanger les pinces à linges. Ca change des pinceaux ! Celui du Rockstore a pris sa place et se retrouve sur le net et vous pouvez continuer à commander online sans problème, on y retrouve presque tous les disques du Wil mailorder et bien plus encore.
Vous avez certainement remarqué que nous somme dans la période du Festiwil qui aura lieu dans quelques jours à Beauvais avec cette année Gogol Premier en tête d'affiche. Une grosse fête qui s'annonce.
Et puis il y a ce satané fanzine qui m'a encore pourri l'existence…

C'était un matin, comme on en voit souvent en début de journée. Je ne sais plus très bien mais mon ordinateur me faisait vraiment chier. Une mauvaise manipulation et beaucoup trop d'assurance pour l'ancien pirate des mers du sud que je suis et c'est l'accident qui arrive ! Je ne retrouve plus le dossier Wil. Je n'arrive pas à y croire mais je comprends très vite qu'il n'y a plus grand-chose à faire et n'ayant pas de sauvegarde, je viens de perdre 4 mois de boulot en quelques secondes. Des tremblements me parcourent les membres et je pleure comme un gamin. Une douleur atroce dans le ventre, je pense à ma chienne morte 15 ans plus tôt. Des démons s'emparent de mon espace vital et devant mes yeux, des pluies de bombes tombent en rafale ! Le soir, nous allons avec Laëtitia rejoindre des amis pour voir 24 hours party people dans un petit cinéma de quartier. Ce film m'a fait beaucoup de bien et en fin de soirée, je me souviens qu'il y a des choses bien plus graves dans la vie. Nous sommes tellement dans le coma qu'on essaie avec une feuille et un crayon, de se souvenir des groupes qui doivent figurer sur le CD sampler… Dans le dossier 22, il y avait absolument tout ce qui avait un rapport avec le prochain Wil. Mais après de nombreuses heures de réflexion, je retrouve un peu le moral et décide de tout refaire. Le plus difficile à avaler, c'est que le zine était achevé et prêt à partir à l'imprimerie lorsque la merde informatique est arrivée. On se donne donc 3 semaines pour refaire toutes les chroniques dans des versions allégées. Heureusement, les autres chroniqueurs peuvent renvoyer leur travail. Laëtitia retrouve aussi presque tous ses brouillons dans le bac à recycler le papier. On s'aperçoit que la plupart des interviews peuvent être récupérées. Les autres seront remplacées par des genres de reports concert. Par contre, l'enquête sur les webzines (3 semaines de taf !!!) est perdue à jamais ainsi que toutes les colonnes. Pour toutes ces raisons, le Wil 22 est plus léger que d'habitude mais nous sommes quand même heureux de pouvoir présenter une version très proche de ce que devait être ce numéro. Je vous promets un peu plus de poésie la prochaine fois mais je n'ai pas beaucoup de temps. Il faut dire qu'en ce moment je suis même obligé de prévoir plusieurs heures à l'avance mes moment pour chier ! (Chris Pelle)



WIL fanzine n°21


CD sampler 27 groupes
Interviews : The Pavers, Pitch Black, Buck, Scumbucket, Kanzen(ex-Porte-Mentaux), Woolworthy, Crash et Flying Donuts ! Sur le CD sampler : The Pavers, Buck, The Ladderback, Crash , Sky Promises Rain, The Miles Apart, Petrograd, Pitch Black, Scumbucket, Porcelain, Kim, Kanzen(ex-Porte-Mentaus), Woolworthy, Flying Donuts, Murphy's Law, Reno Divorce, The Heroines, Cowboys from outterspace, Pitch Black, ZSK, Attaque77, Free for All, Furillo, River City Rebels, Floodboard George, Mum is Trunk, Right For Life et Inside Conflict

EDITORIAL

(Edito à guichet fermé)

Des prairies de caresses semées de fèves de cacao pour l'autre herbivore qui oublie encore une fois de payer son addition. On vit toujours avec des morts… Avec des sangsues malignes gonflées de germes de peste et coriaces comme des ogives nucléaires… Avec des parasites, des branleurs d'océan, la gueule comme des couteaux, qui profitent comme toujours et dissèquent votre amitié encore vivante, sans anesthésie ! Comment la nature a pu modeler ces formes incongrues qui flottent comme des cadavres de chiens lorsque la crue a finalement décidé de vous emmerder … La brume mortelle qui aveugle les imprudents aura encore eu raison de moi… Ce n'est pas grave, crie la baronne sur son perchoir centenaire. Rien n'est grave quand on est vieux ! Il faut pédaler pour avaler la soupe et faire glisser le savon dans le cratère. Sinon on est heureux de vivre c'est tout… C'est comme ces gens qui hurlent " putain de clébard ! " lorsqu'ils marchent dans la merde. Encore heureux, ces gens la, qu'ils aient des chaussures. Des enfants abandonnés comme des cailloux en soleil et qui jettent leurs mégots sur les barbelés pour se faire pêter la gueule. Des masques de carnaval pour les grandissants qui vendent à la télé leur histoire de cinglé. En attendant, je prépare le prochain repas des autres, ceux qui n'ont pas d'yeux et qui regardent tranquilles s'écraser les jours en se disant que bientôt il faudra se lever pour aller pisser. Le sillon encrassé, je tourne le crayon dans ma bouche en espérant m'étouffer et finir mes jours pénard à la station des non traités. Mon amour porte son biberon comme un trophée le long du corridor où les petits planteurs aux crocs étincelants s'exercent sur des circuits imprimés… J'ai découvert le véritable amour ! Pour le protéger, je construirais des bagnes pour enfermer mes idées et calmer mon envie de grandir. J'irais traîner ma gueule du côté du parloir pour gonfler l'estomac des requins. Seul sur cette île, car je l'ai lu dans un livre, un jour viendra où je trouverais l'envie d'écrire des conneries et de continuer à faire ce fanzine…

En plus, y'a de bonnes raisons de le croire, nous allons maintenant sortir deux numéros par an. Car cette nouvelle gestion va peut-être nous le permettre. Je remercie donc tous les labels qui nous soutiennent en passant un encart sur nos pages et les groupes qui ont participé au sampler. Sans eux, nous serions obligés de mettre un terme à cette aventure fantazinesque ! Car si nous n'arrivons pas à fédérer les énergies et les idées débrouillasses, pour nous tenir chaud et nous remplir la tête pendant ce long hiver culturel, j'ai bien peur qu'il ne faille prendre sa harpe à son coup ! J'imagine des artistes naviguant sur les mers calmes tels une troupe de troubadours aux cerveaux vidés remplissant à l'infini les petites cases des cartons pliants, ces déclarations de situation mensuelle… Le seul moyen de donner envie aux gens de se cultiver en bougeant leur gros cul, c'est de brûler leurs téléviseurs. Car le problème est facile à comprendre, les gens aiment la culture mais plutôt cathodique, la culture, avec son dolby stéréo et DVD en chargement automatique. Pourquoi aller voir un spectacle et se faire chier a garer sa caisse sur des clous pour se prendre un P.V. ? Pourquoi sentir la sueur des autres si on peut rester chez soi en pétant allégrement sur son canapé tout en se grattant les couilles ou la chatte… Il faudrait filmer les concerts et les retransmettre sur Internet en faisant payer les cyber-entrées. En plus, plus besoin de jouer à 110 décibels et de voir débarquer les flics. On pourrait fabriquer des mannequins qui bougent la tête en fumant des pétards et construire des faux bars avec des bouteilles en plastique pour créer l'illusion…
Je salue Jean-Paul Follain qui depuis des années réalisait les couvertures de Wil et avait donné une identité au zine… Mais comme disait un poète du Second Empire, toutes les bonnes choses ont une fin ! Un grand merci également aux amis qui font quelques chroniques mais très franchement j'aimerais trouver une personne qui s'investisse vraiment et de manière régulière afin de me soulager de mes heures endivement burlesques. Je ne parle même pas financièrement mais uniquement au niveau du temps… Car il en faut pour sortir ce genre de torchon. Alors si vous aimez Mylène Farmer, contactez-moi vite, merci… Si vous êtes cette personne et que vous avez en plus une forte poitrine, ça m'intéresse !
Chris Pelle



WIL fanzine n°20


CD sampler 21 groupes : *Avenged Sevenfold - *Betty Butter Biscuit - *Course of Action - Ezekiel - *Free Yourself - *Glasseater - *ISP - *Janez Detd. - Kill Allen Wrench - *Lazzi - *Madskat - *Major Crime League - *My Own - *NBP - *The Oliver Twist - *The Peep Shows - *Post Silly Poulps - *Rhythm Collision - *Samiam - *Travis Cut - *Yage - *Waawe - *Waterdown - (*a song available on the CD sampler)

EDITORIAL

(Edito dans la rue...)

" Y peuvent pas attendre ceux-là, putain !? "… Ceux-là ne sont pas français.
Mais à Paris, il ne faut pas demander au comptoir sa consommation car un serveur vient toujours vous voir. L'amabilité légendaire des bistrots parisiens n'est plus à démontrer ! Heureusement que les touristes ne comprennent pas le français ! Plus tard, le serveur m'arrache des mains mon billet de 100 sac et s'exclame en cherchant nerveusement la monnaie dans ses poches : " Y zont que des billets de 100 balles aujourd'hui ! " … Bienvenus à Paris ! Arrivés dans la capital, nous avions oublié sa puanteur et sa chaleur innommable que des milliers d'enculés de capitalistes, et ceux qui ne le sont pas, dégagent chaque jour. Le fanzine n'était pas terminé et il restait quelques jours avant que je reprenne le taf. Cette petite semaine au pays du comté à pâte jaune et de l'anis distillé nous avait fait un bien fou.

Parce que la rue c'est comme une poignée de main, une merde de chien ou un pneu qui grince. C'est aussi le lieu de tous les imprévus ou des rendez-vous habituels. Mais c'est aussi un bon moyen d'ouvrir sa gueule pour combattre l'exclusion globale de l'individualité. La France continue de prélever la précarité en contrôlant le peuple à l'aide de subventions diverses. Nous vivons cette nouvelle économie socialo-communiste qui place l'Etat au-dessus des lois. Le reste des grandes puissances est représenté par des fascistes d'un genre capitaliste sans état d'âme ! Alors, l'actualité qui défile dirige mes pensées sur l'origine des animaux postérieurs vivant sur d'anciens fonds marins en Mer de Chine. Mais je pourrais aussi bien m'inventer des embryons en écoutant l'une de ces merdes de groupes hardcore qui propage la haine et l'intolérance. Je me demande si leur régime intellectuel défaillant est à mettre sur le compte des compagnies agroalimentaires de la nouvelle Angleterre. Ce même polygone dirigé par les descendants directs des colonisateurs blancs qui chiaient a-i-e-n-t... sur les côtes de la Mer des Antilles.

Des Africains cherchent un rêve commun face à la gare du Nord. Encore combien de temps vont-ils supporter ces rectangles aussi rudimentaires qu'une pensée empirique qui séparent leur continent privé de valeurs boursières ? L'Afrique est condamnée à devenir une réserve géante pour milliardaires américains qui emmèneront leurs enfants obèses bouffer des glaces le long des barrières électriques. Vous l'aurez votre Jurassique Parc avec vos éléphants, vos impalas et vos hyènes tachetées ! Les hommes pourront se réfugier sur les rivages abandonnés par la faune marine car la mafia japonaise a un faible pour les bancs poissonneux et le bois précieux.Ils n'ont pas fini de nous faire chier avec leurs sushi du Périgord…Vraiment, il n'y a que la naissance de ce petit indien qui m'appellera bientôt "papa" qui me remplit de joie ! J'ai même pensé faire un ultime numéro tellement j'en ai marre de me ruiner la santé et de chercher toujours des thunes pour faire les choses du label. Je vais peut-être regarder pousser les Ruines de Rome sur les pierres de ma maison en écoutant les mobylettes me crever les tympans.

Nous sommes quand même très soulagés de vous présenter enfin ce 20ème numéro de Wil dont la gestation a dépassé largement celle d'un Morse du cercle arctique ou d'un pachyderme perdu au Mozambique. J'en profite pour ouvrir une bonne bouteille de vin jaune du Jura 100% Savagnin anti-con Et je bois à la santé du hardcore et à Anvers ! Il est vendu 30F accompagné uniquement de son CD. Le financement est totalement privé et nullement subventionné si ce n'est par quelques labels indépendants qui veulent bien faire un peu de pub dans nos pages. Je voulais les remercier ouvertement pour leur participation. Nous espérons que tous nos efforts seront récompensés par des petits mots d'encouragement et par l'honneur que vous nous ferez en achetant ce nouveau numéro.

Amitiés sur Mer,
Chris Pelle

LES COLONNES DE WIL n°20


Loft story ou comment banaliser la télé-suveillance en s'amusant ?

Tout a commencé le jour où j'ai vu bouger mon gamin dans le ventre de sa mère. On prend conscience de l'existence d'un être. On ne sait jamais, c'est dans le cas où il aurait des trucs en plus ou en moins. On appelle cela de la vidéo surveillance préventive. Quelques mois plus tard, nous avons eu les moyens de se payer une nounou et grâce à nos webcams dissimulées un peu partout dans l'appartement, on a pu surveiller depuis le bureau les changements de couche et les différents biberons. On appelle cela de la vidéo surveillance à domicile. Son enfance a été l'objet de toute l'attention des pouvoirs publics. Dans la rue, à l'école et dans chaque lieu public comme dans tous les établissements privés et même chez l'épicier… Il y avait toujours une caméra pour surveiller la vie de notre enfant. Lorsqu'on a pu lui payer son permis de conduire, la gendarmerie était là pour le suivre dans tous ses déplacements à travers la ville. On appelle cela de la vidéo surveillance routière. Par miracle, il a trouvé un petit job à la capitale. Pas besoin de vous dire que les transports en commun, les gares et autres abris de bus étaient bien quadrillés. On appelle cela de la vidéo surveillance de sécurité publique. Vous pensez peut-être que tout cela relève de la fiction. C'est en fait notre quotidien mais personne ou très peu de gens semblent en être conscients sinon comment pourrions-nous l'accepter ?

Depuis quelques années, des individus ont trouvé le moyen de nous faire passer la pilule en responsabilisant les citoyens de leurs actes afin de leur faire accepter leurs condamnations diverses. On le voit avec la sécurité routière qui nous place toujours comme responsables des milliers de morts chaque année alors que dans le même temps on nous balance des tonnes de publicités qui nous poussent à acheter le véhicule le plus adapté à notre vie d'homme moderne. Il faut dire que l'état français encourage depuis toujours l'industrie automobile… On appelle cela de l'hypocrisie nationale.

C'est la même stratégie sournoise utilisée pour nous faire accepter la vidéo surveillance qui se retrouve maintenant à chaque étape de notre vie. Les pouvoirs publics trouvent toujours une bonne raison pour nous imposer ces caméras qui protègent chaque citoyen des actes non autorisés. Il y a un an, on disait encore qu'une émission comme Big Brother ne pourrait pas fleurir au beau milieu du paysage audiovisuel français. Il faut croire qu'ils ont réussi par nous rendre dépendants de ce nouveau genre de programme. Plus personne ne peut s'en passer et tout le monde en parle. La plupart de mes amis trouvent ça nul mais n'empêche qu'ils regardent tous M6 comme des automates privés de conscience. Des groupes organisés tentent de déstabiliser la bête mais combien de temps vont-ils tenir ?

Au lancement du site Internet de Loft Story. La page d'accueil fut modifiée. Un journaliste interroge le pirate et lui demande pourquoi il a commis ce délit : " Mais personne ne vous oblige à regarder ! Il faut respecter la liberté d'expression ! " Le pirate lui répond : " Bien sûr, je ne suis pas obligé de regarder ces conneries mais ma petite sœur, oui ! "
Nous sommes au cœur du problème. Les adultes acceptent plus ou moins ce genre d'émissions mais qu'en sera t-il des générations suivantes qui trouveront normal de vivre dans un monde télé-surveillé ou la notion de vie privée sera dénaturée ?

Ils infligent maintenant la vidéo-surveillance sous forme de jeu télévisé interactif en donnant le pseudo-pouvoir d'éliminer les candidats. L'étape suivante, c'est la mise à mort des mauvais joueurs… Ne rigolez pas car tout ça arrivera tôt ou tard… C'est le retour des jeux de Rome dans sa version moderne ! …

Bien sûr, on ne sélectionne pas les obèses, les boutonneux, les séropositifs ou les irradiés du système. Pour les malades du Sida, c'est encore une exclusion. Bien sûr, la loi interdit M6 de rendre obligatoire le test de dépistage du virus mais il est évident qu'en cas de refus, le dossier du candidat partira à la poubelle.
Alors, on construit une maison pour barbies pas loin des cités pour amener la plupart des jeunes débiles qui alimentent l'audimat de M6. Ils sélectionnent de beaux gosses à la boys band pour baiser la blondasse un peu conne mais terriblement bonne. La rouquine coquine suce le métisse et l'incomprise et timide se fait prendre sauvagement dans la cuisine. Et pour Ken et ses copains, on installe une belle piscine où les tarés passent la plupart de leur temps à siroter des jus de pommes. Le soir, on installe une table pour qu'ils racontent leur vie de merde pendant une partie de tarot qui dégénère vite en strip poker. Tout le monde s'emmerde alors forcément ça pense qu'à baiser… Et le public attend le coup fatal où la blondasse se fera prendre sur la table. Des groupes se forment et des guerres explosent, des complots, des engueulades diverses font craquer les plus faibles qui n'ont pas leur place dans ce monde. On se bombarde entre copains, que le faible soit la victime bonne à tromper piller sucer. Les lois de la concurrence capitaliste sont utilisées à merveille sans que personne ne le remarque. C'est une allusion à la mise en place de la mondialisation où chaque participant est une multinationale et les téléspectateurs des actionnaires.
Pour gagner la partie, il faut concevoir des alliances et devenir indispensable pour ensuite se retourner contre son partenaire et le pousser à poil dans la piscine devant des milliers d'abrutis qui s'emmerdent aussi devant leur télé et qui devront voter pour éliminer ce candidat ridicule. Ca leur donne un peu d'importance dans leur vie misérable. Les notions de devoirs civiques sont amenées comme un jeu. Juste avant les élections présidentielles, c'est plutôt bien vu ! En plus, on apprend aux jeunes générations à oublier les notions de solidarité, de partage en affichant au plus profond d'eux la notion de compétition en vulgarisant la haine du plus faible. Il s'agit d'un jeu avec des gagnants mais surtout avec des perdants ! Au fond, il s'agit du reflet de notre société. On apprend aux gens à accepter l'inégalité et la précarité. On les calme à coups de jeux à gratter et de jeux télévisés. Ils nous balancent les règles de l'ultra libéralisme et du chacun pour soi afin de nous préparer au nouveau millénaire.

Je vous le dis, la matrice est bien réelle… Elle est notre quotidien de petites choses qui nous semblent naturelles mais qui stabilisent la conscience. Elle est le système, cette machine qui nous surveille en permanence depuis notre naissance jusqu'à notre propre mort.

Il était 20 heures 30, je finalisais cet article et la sonnerie du téléphone m'obligea à baisser les enceintes de mon ordinateur. Une standardiste de la Brinks, vous savez la société de transport de fonds, me fit un baratin sur les services de télé surveillance de sa société. Elle me fit part que son commercial se trouvait actuellement dans ma ville et désirait me rencontrer… J'ai essayé de prendre une voix de monsieur pas surpris du tout et sûr de lui en répondant que j'étais totalement contre ces pratiques et qu'elle perdait son temps avec moi. Il n'y avait aucune chance que son produit rentre chez moi... Elle me souhaita une bonne soirée et raccrocha. J'avoue que j'étais abasourdi par cette coïncidence étrange… Je suis descendu dire à Laëtitia que j'avais vu les envahisseurs… Ils sont là ! (Chris Pelle)


WIL fanzine n°19


CD sampler 21 bands + Interviews : No Grace(Aus), By a thread(US), Submerge(F), Romeo is Bleeding(F), Toxic Waste(F), The Apers(NL), Spit(F), Mira(US), Leiah(SWE), Waiting for better days(F), Soup Toxic(F), Second Rate(F), Nothing More(F), N.G.A(F), Oïl(NL), Bestial Overdrive(F), Genius Breed, Local Porn Star(US), Tupamaros(GER), Judo Boy(F) and Actions fall short(F)..

EDITORIAL

(Edito vertical)

Les grandes villes sont faites pour les petits gens à l'horizon vertical dont les rêves bétonnés finissent par se contenter d'images portables à tarifs réduits. Dans ce boyau géant qui sent les gaz d'échappement et les parfums bon marché, je caresse les murs dans l'espoir de retrouver des sensations. J'ai la nostalgie du commencement à cause du petit Wil qui est maintenant devenu un fanzine plus gros avec plein de trucs bien en dedans. Alors comme on est content, on insère une compilation et puis on braque une banque pour fabriquer nos rêves… Et pour que les gens ne disent plus que Wil est une feuille d'infos, on a décidé de le vendre 30 balles. Comme ça on nous prendra au sérieux !

On espère que cette nouvelle formule vous plaira parce que sinon c'est pas cool pour nous et pis après on est triste et il nous faut inventer des soleils pour survivre. Merci à nos vieux abonnés qui nous suivent dans cette aventure, certains mots nous ont beaucoup touchés dans nos petits cœurs.

Cet hiver, nous aussi on a loué un appartement. C'est vrai que c'est à 800 Klm des montagnes mais avec un peu d'imagination et Wizard, on s'y croirait ! Un jour j'emmènerai Laëtitia aux sports d'hiver, c'est passque… Elle n'a jamais vu les montagnes. J'aimerai bien la voir sur des ski et puis rigoler!!!! Mais ce plaisir il est réservé aux riches! Dans cette vieille maison où notre nouveau propriétaire a fait un appartement, il y une pièce avec une chaise, un canapé et une télévision. Il n'y a absolument rien à faire ici. C'est la pièce que j'aime le moins. Sauf que, depuis quelques jours, il y a un vieux fauteuil couleur moutarde un peu sale que Laëtitia a trouvé aux Emmaüs. Il semble ridicule dans cette pièce presque carré. J'aime m'y retrouver affalé comme un gros beauf en écoutant les skeuds que nous recevons chaque jour à la station.

Et maintenant, Pinochet peut jouer au poker avec sa copine Thatcher et niquer le plus beau des tangos, nous resterons les yeux crevés planqués devant la télé à regarder les cétacés s'échouer par milliers dans les journaux télévisés. Nous sommes la nouvelle race des révolutionnaires catodiques à la mémoire volatile et aux actes recyclés. Nous condamnons les images comme nous condamnons les pitbulls. Et dans le même temps, les corridas qui sont tout aussi sanglantes que des combats de chiens, sont toujours acceptées en France. Vive les chasseurs, les traditions et l'Autriche ! Et puis que deviendrait la vie sans guerre, sans pétrole ni devise ? Que ferions-nous de nos quotidiens et de nos veillées morbides s'il n'y avait plus ces petites guerres ethniques qui nous invitent au voyage du crime organisé et qui emballent nos vies de massacres d'enfants innocents ou de marées noires étincelantes ? De quoi pourrions-nous faire de toutes ces espèces qui s'accouplent impunément dans le dos de notre Dieu et créateur qui nous a donné la haine et la joie de détruire sans compromis. Il n'y a rien sur Terre de plus beau qu'une ligne de puits de pétrole brûlante fleurissant au milieu du désert ou au larges des côtes africaines. Et pas une seule comparaison possible avec ce spectacle inoubliable d'une immense forêt prise dans les flammes. Nous sommes la dernière race de requins préhistoriques égarée quelque part dans le temps en compagnie d'animaux inadaptés à notre férocité. Nous n'avons rien à faire avec des petits éléphants stupides, des chiens errants ou des plantes dociles….

Arrivé dans la salle de bain, je regarde mes pieds pour voir s'ils ne sont pas palmés ou même un peu écaillés... Je fais le même rêve depuis bientôt 30 ans. Je palpe mon visage de terrien moyen pour découvrir la moindre anomalie. Mais rien de tout cela n'est visible et je commence à comprendre mon inutilité béante sur l'écorce terrestre. Pourtant, des amis proches me font la remarque que j'ai vieilli…. Quelle admirable prise de conscience qui me remplit de joie ! Sous l'étagère à pharmacie, il y a un chiotte avec une flaque d'eau au fond. En fait ça ressemble à tous les chiottes que j'ai vus avant. Je réalise que l'océan n'a jamais été bleu et qu'il ressemble à cette flaque d'eau incolore. Alors je me couvre de légumineuse végétation pour mimer les découvertes incrustées dans mes souvenirs. J'imagine les palmipèdes résolument inhospitaliers sur les rives d'un fleuve intacte où je te regarde nager nue dans cette boue acide descendant les songes du crétacé comme les premiers éléments délicats. C'est bien dans cette partie de l'appartement où l'on voit voler des mites et qui sent l'humidité, que je me sens le plus inadapté lorsque je chie tranquillement ma merde aux fragrances diverses sur des mers déchaînées.

Dans la réalité, c'est une mini salle de bain pour une personne où seuls les acrobates les plus confirmés parviennent à s'accoupler. A côté c'est la pièce que tout le monde connaît passque c'est là qu'on arrive quand on entre dans l'appartement. C'est aussi la pièce la plus petite et on a l'habitude d'y prendre nos repas. C'est pratique car en fait c'est la cuisine. On peut aussi manger assis dans les escaliers ou dans les chiottes, il suffit de tirer un peu la table. C'est vraiment très fonctionnel. Les escaliers sont si étroits que lorsque l'on est bourré on ne peut pas tomber. Il y a bien sûr une chambre où l'on dort à l'occasion. On y trouve des vieux placards encastrés dans les murs comme autrefois. Il me semble avoir aperçu aussi une cheminée qui connût jadis les flammes de l'enfer.

Mais la pièce que j'aime le plus c'est la station Wil…C'est la pièce la plus grande de la maison où l'on y met tous les disques. C'est ma pièce préférée dans laquelle je passe le plus de temps. Elle ressemble à ma chambre quand j'étais petit chez ma maman… … … Passque y'a plein de posters partout…… … … …Voilà, c'est tout.

Chris Pelle

LES COLONNES DE WIL n°19


Petite réflexion sur le naufrage de l'Erika!

Vous êtes sûrement nombreux à avoir été touchés moralement par le naufrage de l'Erika qui fût l'une des plus grandes pollutions de ces dernières années ou plutôt la plus médiatique puisque cette catastrophe est donc survenue sur les côtes d'un pays riche, la France. Et bien, mis à part ceux qui payent tous les jours ce barbouillage toxique à mettre sur le compte des gangsters de Total Fina, maintenant plus personne n'en parle.
La firme a su tranquillement attendre que l'opinion publique se calme. Il faut dire que c'était plutôt facile car nous avons connu en cette fin de siècle quelques mémorables évènements météorologiques qui ont fait germer quelques lassitudes. Sans parler des guerres et autres massacres qui font beaucoup de tord à notre marée noire locale. Il ne faudrait pas oublier les autres qui naissent régulièrement tous les deux mois quelque part sur les océans. De plus, une autre marée noire a eu lieu juste après la nôtre sur les côtes profondes de la Méditerranée. Il ne faut pas s'étonner alors si le Français moyen oublie tout en lisant Voici, Gala, Télé 7 jours ou Femme Actuelle.

L'actualité est partout et les mauvaises nouvelles nous parviennent à la vitesse de l'Internet. Tout le monde a ses petits problèmes et c'est bien ça le problème. Pour revenir à notre marée noire, je voudrais préciser qu'il s'agit bien de gangsters lorsque l'on parle des dirigeants de Total Fina. Avec leur grandeur financière, ils peuvent déjouer les lois maritimes internationales et chier leur résidus de pétroles dans l'océan. C'est ni plus ni moins qu'une mafia géante qui avec l'appui du gouvernement français vide ses poubelles chez les pays pauvres. Et oui…vous savez peut-être que le pétrolier transportait officiellement un carburant de base et valorisable de type fuel lourd n°2. C'est à dire, des déchets recyclables et moyennement toxiques qui peuvent être légalement transportés sur les mers. Et que sa cargaison était officiellement destinée à une centrale électrique italienne. Mais la réalité est bien différente et ce naufrage a été une belle épine pour le gouvernement français et pour cette société de pollueurs.
En effet, des laboratoires indépendants et certains journalistes ont réussi à faire admettre au gouvernement français, la véritable identité du chargement et donc sa responsabilité puisqu'il avait donné son accord pour l'embarcation ! Car en fait, ce navire transportait des résidus pétroliers hautement toxiques qui font partie des déchets spéciaux ultimes. L'Etat français avait vendu ces déchets à un pays pauvre et devait couler le navire au large des côtes africaines (de toute façon le pétrolier en lui-même ne valait plus grand chose). Cette pratique est répandue chez tous les pays riches et je vous laisse imaginer le nombre de pollutions qui passent sous silence radio ! A ce sujet, un fichier MP3 est disponible sur le site du laboratoire Analytika. C'est une communication téléphonique entre un journaliste et un commandant à la retraite. Ce dernier explique parfaitement les faits. On y apprend également que tous les capitaines de la marine marchande française et européenne avaient fait pression sur le gouvernement français pour relâcher le capitaine de l'Erika car celui-ci n'avait commis aucune erreur. Sa mise sous contrôle judiciaire avait eu lieu uniquement par des motivations politiques. En d'autres termes, c'était pour qu'il ferme sa gueule.
Personnellement, je trouve qu'il ne faut pas non plus lui envoyer des fleurs car l'Erika était le seul pétrolier acceptant cette mission. Le transport de ces produits aurait gravement endommagé les navires. Ils ont dû chauffer les produits tellement ils étaient épais pour les stocker entre les compartiments et la coque du navire. Ce qui explique la complexité pour les autorités à pomper le poison et donc cette attente insupportable qui énervait les médias et l'opinion publique..…. Mais putain, ce type a quand même accepté de transporter cette cargaison en sachant parfaitement la nature des produits !? Il est responsable à une toute petite échelle mais il est responsable quand même…Chaque être humain adulte et normalement constitué est responsable de ses actes. Pour mieux comprendre les motivations de ses individus, il faut savoir que ces navires de complaisances bénéficient toujours d'un équipage sous payé et de capitaines plus soucieux de nourrir leur famille que de la sauvegarde des petits poissons ou des oiseaux marins. C'est triste mais c'est malheureusement la vérité. Et c'est cette vérité qui mènera l'humanité à une existence bien amère.
Les différents produits évadés de l'Erika sont en fait des résidus d'une opération de raffinage plus poussée sur du fuel n°2. Des résultats d'analyse montrent une bonne vingtaine de produits différents tous dangereux et nullement valorisables. La plupart de ces produits sont donc cancérigènes (qui provoquent le cancer) ou mutagènes (qui provoquent des mutations génétiques). Ce qui explique la texture inhabituelle de cette boue dégueulasse.
Les bénévoles qui ont courageusement mis la main à la pâte (la main dans la merde serait plus adaptée comme expression !), ont fait l'objet d'une grande polémique. La société meurtrière n'effectuant que des opérations dérisoires et tardives, elle obligea une partie de la population à se mobiliser sur les côtes. Mais la toxicité de ces produits devait être une bonne raison pour laisser cette tâche à des personnes bénéficiant de formation spéciale. Alors, on a doucement écarté les volontaires pour ne pas alarmer l'opinion publique car une bonne partie de ces personnes avaient déjà été contaminée. Même avec une bonne paire de gants et une combinaison adaptée, l'inhalation de certains produits cancérigènes ont suffit pour produire un effet sur l'organisme.

Des conditions de travail déplorables pour un risque maximum de contamination à mettre sur le dos des autorités assassines. L'image que se donne la société Total Fina en jouant les grands seigneurs à coup de matraquages médiatiques est vraiment insupportable. Dans un premier temps, elle rejette la responsabilité de la catastrophe sur l'équipage. Ensuite, elle se fait passer pour une victime qui accepte quand même de payer pour les autres… " Nous ne sommes pas responsables mais nous voulons contribuer financièrement au nettoyage du littoral ". Bien voyons…
Ils se foutent vraiment de notre gueule ces salauds! Mais l'enjeu financier et politique est si grand qu'il dépasse le mensonge. Il génère un monstre qui étouffe nos plaines et nos rivages. Un phénomène incontrôlable qui donne naissances aux cyclones et aux pluies acides. Un vent violent qui balaie la richesse et la diversité de nos potagers. Une économie qui poursuit sa course folle vers nulle part. Un torrent de boue impuissante de fertilités qui coule sur l'environnement ridicule dont nous avons hérité. Les marchés ouverts sont les causes de notre existence maladive. Les produits pétroliers sont l'exemple le plus flagrant de cette économie dangereuse. Il n'y a sur cette Terre, aucune personne ni aucun état aussi puissant qu'il soit, capable de rompre le silence et de freiner cette machine infernale. Les pollutions diverses ne sont que des données dans un ordinateur. Des statistiques improbables sur des organigrammes gigantesques où des groupes mondiaux s'amusent à nous détruire. Nos maladies diverses, nos cancers, nos petits maux de têtes sont le résultat d'un environnement qui n'est plus adapté à la vie.
Les aliments que nous utilisons ne sont que des carburants trafiqués. La diversité n'existe plus et les bactéries qui se neutralisaient autrefois sont aujourd'hui modifiées et résolument dépourvues de bon sens. Si notre planète ressemble à de la merde, on ne peut y trouver que de la merde. Les groupes imaginent gagner plus d'argent mais ce qui se passe va les mener à leur perte.
En effet, les soins intensifs, les cancers généralisés, les problèmes intestinaux ou vasculaires ne font que ruiner les économies. On produit toujours plus efficacement mais de l'autre côté, il n'y a que des maladies et de la misère humaine. Les marchés ouverts sont reliés entre-eux. On retrouve cette politique dangereuse non seulement dans l'industrie pétrolière mais aussi dans l'industrie agro-alimentaire. Elle est responsable également de nombreuses maladies. J'ai noté un exemple révélateur de cette folie humaine : afin de conserver les aliments mais surtout pour gagner plus d'argent, nous mangeons deux fois trop d'un sel incorporé "en quantité astronomique dans les céréales du petit déjeuner, les fromages, les boissons sodées, les plats cuisinés…Un paquet de chips, à lui seul, représente l'équivalent de 30 bols d'eau de mer ! - chaque pincée de sel supplémentaire confère un petit supplément de masse (celui du sel et de l'eau qu'il capte) au produit que nous achetons, bien entendu, nous payons ce supplément de masse au prix du produit, et non à celui de l'eau ou du sel". Le sel étant quasiment gratuit, notre santé est donc sacrifiée à ce genre de suppléments de bénéfices.
C'est une véritable course contre le monde dont nous sommes les ilotes stériles et ricaneuses, qui se joue autour de nous dans la plus répugnante des indifférences…

Il faudrait tout arrêter maintenant. On arrête tous maintenant, j'ai dit…ok les connards !?? Parfois, je m'énerve tellement que j'ai des larmes dans mes yeux…Ils sont vraiment trop forts ces enculés ! J'ai été très choqué par toutes les informations qui m'ont permis d'écrire ce petit texte. J'espère vous avoir donné l'envie d'aller faire un tour sur le site analatika.free.fr qui regorge de bonnes informations. Pendant cette période de réflexion, je suis passé par la surprise et la colère avant de succomber à l'un des comportements les plus insupportables….la résignation ! (Chris Pelle)

LES COLONNES DE WIL n°19


La Sacem, tueuse de l'associatif bénévole.

Loin de toute phobie engendrée par ce nouveau siècle et de toute manipulation sectaire, nous voulons dénoncer la politique fasciste et sournoise mise en place par la Sacem qui n'a pour seul but que de gagner toujours plus d'argent. Pour cela, elle tue l'associatif bénévole, les entreprises qui ne veulent pas faire de profits et décourage les agitateurs qui vivent dans l'amateurisme en les obligeant à gérer leurs associations comme de véritables sociétés. Ce qui a pour effet à moyen terme d'obliger toute activité musicale à devenir professionnelle et donc de contribuer aux différentes taxes, impôts et permis en tout genre. Notre démarche est une goutte d'eau dans cet océan peuplé de requins où les valeurs de respect et de solidarité sont dénaturées. Notre démarche est un cri de souffrance dans cette société qui a peur de l'incertitude et de son avenir. Une société qui veut toujours tout contrôler et unifier pour réduire au maximum les différences et l'originalité des esprits trop fertiles et libres. Une société qui vit dans la peur de l'inconnu et qui depuis la nuit temps cherche à expliquer les choses qu'elles ne peut comprendre par son manque de technique ou d'intelligence jusqu'à son existence même.

La Sacem est une arme du capitalisme dégénéré et dangereux qui depuis des années nous empêche de vivre POUR la musique dans un système qui vit DE la musique. Cette organisation à l'image de l'état refuse les entreprises non-lucratives qui ne servent à rien dans un engrenage économique qui ne peut accepter les petites initiatives et encore moins le non-profit. Nous refusons le professionnalisme et demandons le droit à l'amateurisme sous toutes ses formes…

Il y a peu de temps , un ami qui venait d'organiser un concert me téléphone pour me dire qu'un agent de la Sacem avait eu la délicatesse de l'appeler au petit matin, le lendemain d'un concert, ne perdant pas de temps, et en lui demandant de lui régler une somme approchant les 300FF pour avoir organisé un concert. Mon ami lui demanda pour quelle raison il devait payer cette taxe alors qu'aucun groupe n'était inscrit dans les registres de sa société et qu'aucun droit d'auteur n'avait été violé durant la soirée. La réponse fut : " cette taxe a pour rôle d'éviter que n'importe qui puisse organiser une manifestation… Vous savez… organiser un concert, c'est un métier ! ". Ces propos trahissent la dérive d'une politique qui enferme la culture même à une petite échelle dans un schéma économique. Cela montre qu'il est interdit aujourd'hui d'organiser des concerts pour une structure non professionnelle. Vues les difficultés grandissantes rencontrées par les petites associations, la Sacem réussira bientôt à tuer l'associatif bénévole en imposant sa terrible dictature dans le monde de la musique. Mais aussi dans les écoles, car comme le dit son Président et de manière totalement naturelle, il faudra instaurer des cours de civisme chez les plus jeunes pour leur apprendre le respect des biens d'autrui et des lois en général… Pourquoi pas leur donner des uniformes noirs et leur demander de réciter les 12 commandements capitalistes de la pieuvre pendant chaque récré ?

Alors maintenant, non seulement il faut demander l'autorisation à la SDRM (la Sacem) pour organiser un concert mais en plus vous devez payer des taxes même si aucun artiste n'a souscrit d'assurance à celle-ci ! Ce qui montre bien que la musique n'est pas libre d'expression. Dans le futur, on placera des mouchards dans vos orifices intimes pour détecter la moindre note de musique assimilée. Puis vous passerez au péage immédiatement grâce à votre porte monnaie électronique placé sur ce qui vous restera de cerveau. Alors bien sûr, la sempiternelle excuse, c'est que la musique n'est pas libre car elle appartient à son auteur et à son compositeur et que la Sacem protège tous leurs droits. Et bien, je pense que la musique appartient déjà à la Sacem, et qu'elle prend aux petits pour donner aux riches seigneurs Halliday et Goldman… La Sacem n'est ni Zorro ni Robin des Bois ! Il faut arrêter de croire toutes ces conneries. Mais je l'avoue, ce côté protecteur qu'elle essaye de se donner, a tout pour légitimer ses actions fascistes. Elle mettra en place une loi qui obligera les associations à reverser la T.V.A. ce qui interdira toute association à but non lucratif. Je vous laisse deviner la panoplie de mesures contraignantes qui auront pour effet de décourager les petites structures alimentées uniquement par la passion et qui devront laisser place à des organisations véreuses incapables de fonctionner de manière autonomes puisqu'elles devront s'alimenter de subventions en apprenant les règles d'or de la suce, de la compétition, du profit, de la haine, du mépris et du compromis.
A long terme, je pense qu'il restera les grosses maisons de disques et puis les rebelles qui sont alimentés par une force qui ne prend pas racine dans l'argent et qui resteront insaisissables et donc incontrôlables. Les autres seront bouffées par des requins plus gros ! La politique de la Sacem se caractérise par exemple, par de nouvelles taxes sur la billetterie ou sur le droit de manifestation. Mais elle oblige aussi les associations à obtenir des licences de spectacles. Je viens de recevoir un questionnaire de l'Université de Lille qui est chargée de définir les bases de ces formations professionnelles dans les métiers de la musique. Il demande que chaque activiste puisse participer à la formation des jeunes amateurs… Pourquoi pas ? Au fond, c'est pas très méchant mais ça commence à être franchement drôle ou énervant (si on pense aux subventions absorbées), lorsque j'apprends qu'a Amiens, ils vont sortir une demi douzaine de manageurs professionnels pour la région ! Alors qu'aujourd'hui, la Picardie ne possède aucun groupe professionnel et que chaque manager doit avoir au minimum trois groupe pour espérer vivre… La situation est comique ! Le seul moyen de faire grandir la musique dans cette putain de région c'est de foutre la paix aux petites initiatives et de libérer les jeunes de toutes contraintes sociales et administratives. La musique est d'abord un réflexe naturel, une jouissance sensorielle qui doit devenir une passion avant d'être un métier… A mon avis, ils veulent combattre le chômage en demandant aux jeunes de devenir manager et masseur de fly-caisses. En d'autres termes, de palper des thunes sur le dos des artistes tout en formant de parfaits collabos de la Sacem qui portent le costume de Zorro, le défenseur des petits artistes piratés par les méchants internautes. Celui qui signe tous les CD d'un S qui veut dire Sacem ! C'est managers porteront la panoplie du parfait musicien professionnel obéissant et respectueux des lois suceuses dans un monde musical capitalisé à l'extrême qui ressemble étrangement à une vie culturelle des Communes tout à fait abjecte où les gastéropodes en Mer de Chine s'agrémentent délicieusement de Meusault subtil et délicat… Mon cul, vive le Fous de Bassan et les Guillemots mangeurs de betteraves sucrières ! La Sacem, n'est malheureusement qu'un exemple parmi d'autres dans cette politique globale qui nage dans un système capitaliste à l'extrême… L'évolution logique de l'humanité vers son désastre. Un monde privé de saveurs et de couleurs calquées sur le fonctionnement d'une puissance mondiale sans histoire et nombriliste au nom évocateur : les Etats-Unis. Par son passé fasciste et donc par son rôle premier de supprimer les formes incorporelles d'expressions qui génèrent la réflexion et la rébellion, la Sacem est pour nous aujourd'hui une forme de fascisme déguisée. Sa politique mènera à une révolution culturelle qui à l'heure du numérique et de l'Internet aura un effet dévastateur et regrettable pour tous. A long terme, nous allons vers une scène artistique réduite et exclusivement professionnelle rentable pour l'état et conforme à la politique de monopole que la Sacem réussit à instaurer. La spontanéité ne sera plus d'actualité et l'originalité fera partie du passé. Aujourd'hui les grosses industries du disque sont en état d'alertes à cause des nouveaux supports révolutionnaires. La popularisation du format MP3 et du graveur de CD-Rom a complètement fait exploser le monde de la musique. Du coup, tout le monde s'agite y compris la Sacem. Ces requins sont obligés de faire un pacte avec la technologie tout en espérant ralentir la production des graveurs, en taxant la fabrication de CD-Rom et surtout en contrôlant la diffusion des MP3. Toute cette agitation se répercute à tous les niveaux et même chez les petits activistes de la scène alternative… Alors pour tout ça, Sacem, je pisse sur ta statuette et implore tous les pigeons de la Terre à se rebeller et à lancer leurs fientes géantes sur ton bronze verdâtre de puanteur ! (Chris Pelle)

WIL fanzine n°18


EDITORIAL

(Edito pour les mouettes)
Texte : Chris / Artworks : Claire

Moi aussi je suis allé en vacances, qu'est-ce vous croyez ! Ja été à la mer avec ma copine presque toute un après midi! Et pis on est rentré… Laëtitia, elle a même rapporté 3 morceaux de coquillage nacrés et une plume de mouette rieuse. Elle a dit que j'avais dormi sur les rochers mais c'est même pas vrai ! Je lui ai fait visiter des superbes endroits que même moi je ne connaissais pas. Y'avait le rocher qui s'appelle le Mont Saint-Michel avec ses touristes italiens. Et puis la fausse vieille ville de Saint-Malo, c'est là qu'elle a ramassé ses morceaux de coquillages...
Là-bas aussi, on a vu les touristes italiens. Alors, on s’est dit qu'on était repéré et qu'il fallait rentrer au plus vite. On a dormi dans la nature. Au petit matin, on s'est réveillé dans un pré avec des vaches plus grosses que ma bagnole ! En rentrant, j'ai voulu voir une dernière fois la mer, alors on s’est approché des falaises. Je me suis avancé vers le vide et j'ai fait semblant de m'envoler. Laëtitia est restée vers la caisse car elle avait peur de s'envoler tellement il y avait du vent. Moi, je n'avais pas peur mais j'ai quand même flippé… Même les mouettes ne sont pas assez connes pour voler pendant la tempête !
Maintenant, j'ai repris mon travail mais pas Laëtitia. Quand j'étais pas en vacances elle était déjà en vacances. Pendant mes vacances, elle aussi était en vacances. Et maintenant que mes vacances sont terminées, elle est encore en vacances…
Putain, c'est vachement bien l'éducation nationale. Ces gens-là sont déjà au XXIème siècle car bientôt on ne posera plus de vacances mais on prendra quelques jours par an pour travailler. C'est pour cette raison qu'il faut dès maintenant s'habituer à s'amuser et à glander. Pour cela il faut trouver des occupations intéressantes de glandage sinon c'est la déprime. Vous rigolez mais je vous dis que c'est la maladie de demain… L'Ennui ! Les nouvelles technologies : l'Internet, les livres électroniques et ces putains de portables n'y changeront rien, bien au contraire ! Je vous propose donc de vous munir de quelques disques dans le catalogue pour passer d'agréables moments. Protégez-vous de cette lessive médiatique javellisée et insipide qui veut nous dicter nos désirs et contrôler nos rêves. Vous feriez aussi survivre le label et en plus, ça fera plaisir aux groupes qui galèrent de plus en plus. Mais ça vous le saviez déjà ! A l'heure où les maisons de disques, les chaînes de télé et les radios deviennent folles en proposant des dizaines de tubes de l'été par mois accompagnées de compilations stupides ou d'albums de célèbres chanteurs que personne ne connaît (on est vraiment tous "has been" ma parole) et bien je vous propose de la sueur et de la sincérité avec nos deux nouvelles productions que vous trouverez dans ce numéro.
Et puis, sur la route qui même tout droit je n'ai pas vu le virage, je regardais les fermes immenses qui décorent le paysage. Elles sont au moins deux fois plus vieilles que notre H.L.M. même que Laëtitia elle veut habiter dans une ferme à loyer modéré maintenant. En plus, elles ont des noms sympas comme Calvados ou Pommeau. Chez nous, c'est plutôt Myosotis et Rhododendrons, vraiment tartes comme noms ! Alors j'ai dit "merde c'est pas à moi la bagnole" et on a cherché une prière dans nos souvenirs puis on a commencé à crier…on était paniqué dans la voiture, surtout elle ! Elle a crié tellement fort que les touristes italiens, eux aussi, ils ont eu peur.
Avec les prochains jours s’annonce le réveil des âmes sensibles qui ne peuvent supporter davantage l’oppression. Prenez la parole subtile et vos actes courageux pour combattre l’ennemi commun. Il faudra bien se réunir un jour ou l’autre et laisser nos étiquettes débiles car nous sommes tous des punks en puissance prêts à éclater ! Je le sens, le moment est proche de se réveiller... Ensemble nous pouvons repousser les idées de cet état policier qui tue chaque jour l’associatif. Vous avez maintenant des colonnes dans Wil pour vous exprimer !

Amitiés Sur Mer,

Chris Pelle



WIL fanzine n°17


EDITORIAL

(Editorial pour dire rien du tout)
Texte : Chris /Artworks : Claire

Le début février a été marqué par l’arrivée de Gap (ex-God For Dog et Strangemen), le nouveau batteur de Soup Toxic ! Un souffle nouveau aussi avec l’arrivée de Cédric du groupe Waiting for better days (ex-Flex Your Head) pour les chroniques, les interviews mais aussi dans la partie distribution du label. Laëtitia arrive en renfort en décidant de participer aussi aux chroniques… Du boulot en moins pour mimi ! De plus, Jean-Paul continue de faire les pochettes et un tas de trucs pour Wil et c’est tant mieux pour tout le monde.

Je tenais à m’excuser pour ceux qui auraient été choqués dans le dernier éditorial mais c’était fait exprès… Il faut souvent prendre ce que je dis au second degré. Certaines personnes l’ont compris et d’autres beaucoup moins. Pour la petite histoire, je ne déteste pas plus Paris qu’une autre ville et je fais évidement partie de la masse des cons... Mais ce n’était pas la peine de m’envoyer des lettres d’insultes pour me le rappeler. De là, m’est venue l’envie d’installer des colonnes dans Wil comme on installe des licornes en ville. Nous parlons aujourd’hui de rien mais les sujets sont libres et vous pouvez nous écrire dans le but d’être publié. Le vainqueur gagnera un chèque de 5000 F (NDLR : Ca c’est prendre les gens pour des cons, Chris !). En parlant d’heureux vainqueurs, nos amis de EVA ont été sacrés meilleur groupe de Picardie avec leur metal hardcore qui tue (ouais mon gars !) et un mini album verra le jour sur Wil… On vous en reparlera. Il y avait également NGA qui ont surpris tout le monde en transformant leur punk rock en une sublime noise punkisante et originale… C’était sublime ! Un bon tremplin régional couronné par un très bon X-Syndicate et un moins bon Uncommonmenfrommars.

Avec la sortie de ce numéro, Wil vous propose une co-production avec le label UK, Smokin’Troll ! Il s’agit du premier album de 4 Past Midnight, du pur punk rock ! Waiting For Better Days sort également sur Wil pour mai un CD 4 titres... Et bien sûr, un volume 2 de la compilation Picardie Rock verra le jour à la fin de l’année. Je dis ça pour les groupes d’ici afin qu’ils y pensent. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, je regarde par le hublot les premiers parpins du soleil qui pissent sur mes bourgeons. Les ptites nétoiles de mer dans mon sac plastique, je regarde les mouettes qui niquent et les vagues qui mouillent mes espadrilles... Cette année là, j’ai écrit un poème de 15 cm de haut derrière une dune et j’ai prié pour que les moules n’arrivent pas. Plus tard, j’ai pénétré dans l’océan et j’ai voulu jouer au sous-marin. Je me suis réveillé sur le sable entouré de cornets de glaces géants et de beignets à la fraise... Eau de mer, je t’emmerde ! Tu es le liquide de la mort, la cuve à merde des continents. Le poison violant qui ennivre les baleines et les autres crustacés. Tu es le grand égout des civilisations, la suceuse de glace, la charmeuse des sables. Comme une professionnelle de la baise, tu te masturbes sur mes falaises... Eau de mer, tu n’as rien d’une déesse ! Vers la fin des vacances, j’ai voulu jouer à Plageman. Une jeune fille hurlait derrière une dune et je me suis précipité sur le mec qui la malmenait... J’ai tapé et j’ai encore tapé ! La fille hurlait encore plus fort alors je me suis enfui sur la plage. Là, j’ai planté dans le sable humide mes tubes de Pastaline afin que de sublimes arbres à colle y poussent. Pas pour moi bien sûr, mais pour mes enfants...

Et dehors, les écrans illuminent les appartements des H.L.M.... De longues soirées à dévorer les informations, les jeux animés et les dessins télévisés ! Alors que la bourgeoisie revenant du sport d’hiver se prépare à lécher le sable fin des stations aquatiques, au Kosovo, des gamins regardent pourrir leurs ancêtres. Encore une guerre pour NBC et les imbéciles mais celle-ci a quelque chose de nouveau et d’inquiétant. En effet, ça fait bien longtemps que des blancs n’ont pas tapé sur la gueule d’autres blancs... Et en plus des chrétiens !

Amitiés Sur Mer,

Chris Pelle



WIL fanzine n°16


EDITORIAL

(Editorial pour garder la forme - oct98)
Texte : Chris / Artworks : Claire

Même les souricates habiles guettant le ciel qu'une buse bien crétine les devine, auront dévoré le ciel. Jaques Martin aura brûlé son dernier été et les champs de blés souffleront des pop-corns grillés enrobés de gerbe sucrée dans les supermarchés... Les contrôleurs sont partout !

C'est comme s'ils étaient plusieurs ; C'est peut-être à cause du chômage ou de la chaleur excessive qu'ils proliférent comme des champignons après les premières pluies d'été. L'Etat aurait-il trouvé la solution miracle au déclin social en transformant les gens en gendarmes téléguidés pour citoyens assistés ? Un fils de pute me demande mon titre de transport avant même le départ du train. Et puis c'est l'escalade vers la connerie fonctionnariale. Comme disait Coluche, pour reconnaître les cons ont leur met des uniformes. D'ailleurs, arrivé en gare du Nord, je visite le bureau d'immigration et je repars avec une ammende de 406F pour avoir refusé de donner mon identité à cette salope... Ce sont certainement des envahisseurs tous vêtus d'uniformes bleus... Bleu comme le ciel, bleu comme l'espace. Même à la sortie de la gare, des contrôleurs pauvres sans uniformes contrôlent ma charité. Désolé, mais j'aime pas les cons même s'ils sont pauvres... Et oui, je me surprends même à ne plus regarder les pauvres tellement ils sont nombreux, à peine un regard pour les vieux et les enfants !

Vraiment, les contrôleurs sont partout et il n'est pas rare de se faire contrôler plusieurs fois dans la journée. Je déteste cette ville : ses hypocrites véreux, ses artistes mendiants et ses poubelles vertes comme la chlorophylle ; Je déteste Paris pour ses innombrables véhicules qui polluent l'air et remplissent le silence de klaxons mais aussi pour ses marteaux piqueurs qui défoncent le bitume toute l'année ; Je déteste Paris pour ses bâtiments alignés à l'infini qui effacent l'horizon et ses entrées de métro où des myriades d'euro-dollars surgissent à la surface comme si l'enfer gerbait son trop plein d'enculés. Enfin, je déteste Paris et ses Parisiens avec leur mentalité à deux francs, qu'ils gardent leur sourire pour les contrôleurs et qu'ils grandissent dans l'argent, la fiérté et l'avarisme.
Pour toi, je transformerais ce béton en roche et ferai couler de larges rivières sur ces avenues puantes. Les horodateurs se changeront en arbres et nous coulerons tous les deux jusqu'à l'Arc de Triomphe où des peuplades grillés nous réserveront les plus belles fleurs, remplissant nos coeurs d'épices subtiles. A moins que je puisse t'oublier dans la brume matinale, je serais là, caché dans les mines de sel à attendre des lendemains fragiles. Les bouffons resteront dans le petit étang à s'enculer comme des tanches et plus loin, je regarderai passer les pèlerins glisser sur le petit pont de bois... Et comme disait l'aimé Aznavour, j'en déduis que je t'aime.

Et même si je ne reverrai jamais Tomy, mon chat disparu durant l'été meurtrier où comme tous les ans des groupes disparaissent et d'autres arrivent la fleur au fusil, les 10 prochaines années se feront avec nous ! A moins qu'à 40 ans, la poussière et la rouille ne nous donne d'autres préoccupations. En attendant, je vous prie de bien vouloir nous pardonner de ce long silence et de continuer à nous soutenir pendant l'hiver qui arrive plus vite chaque année... Pourtant, nous n'avons pas chaumé pendant ces 6 mois. Mais le stand by de Soup toxic, qui avait l'avantage de nous rassembler, nous a fait beaucoup de mal. Nous revenons avec un nouveau batteur et de nouvelles compos pour la fin de l'année. Si des gens par chez vous sont prêts à nous acceuillir, nous serions très heureux de fuir cette région morbide où l'ennui engendre la violence et la bêtise. On envisage de sortir un petit album avant le changement de siècle, avant d'être trop vieux pour faire du punk, avant de mourir de routines bien huilées comme la pluie après le beau temps, les pets après un bon repas ou la gerbe après une bonne cuite.

Amitiés Sur Mer,

Chris Pelle



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